CONTRAT DE PRÊT
Nous ne prêtons qu'aux riches, mais...
Comme vovez peut-être, L'Indicateur est sur le point d'un grand changement, d'une véritable révolution ! Après cinq ans, il s’agit du dernier numéro imprimé en français. A partir du mois prochain, notre publication sera imprimée sur papier uniquement en anglais. Mais ne désespérez pas : vous pourrez toujours lire nos articles originaux en ligne (online!) dans notre tant aimée langue française. Je promets que nous poursuivrons notre enquête sur les secrets et les mystères du droit thaïlandais, à la lumière de sa culture fascinante, parfois énigmatique, et de ses traditions dans les deux langues : anglais et français.
Une telle promesse m'excuse d'écrire un article "final" ou une sorte d'adieu. Cependant, considérant que c’est la dernière fois que vous pouvez toucher du doigt un nouveau numéro de notre magazine imprimé sur papier, j’ai décidé d’enquêter davantage sur un sujet qui, selon moi, pourrait être d’une grande aide pour les étrangers vivant dans notre chère Thaïlande.
Permettez-moi de commencer avec un souvenir. Quand j'étais un jeune garçon, j'étais le seul de notre groupe à ne pas posséder de mobylette. Malgré mes suppliques sincères, personne ne m'en a jamais prêté, pas même pour une courte course, pas même un Velosolex (vous en souvenez-vous ?). Ce n'est que lorsque mon père, ignorant la vérité, a finalement décidé qu'il serait plus prudent de m'acheter un Velosolex plutôt de me laisser conduire les vieilles motos de mes amis, que tout a changé. Pas seulement parce que j'avais ma propre moto, mais parce que je pouvais emprunter et essayer toutes celles de mes amis !us le sa
À ce stade, vous pouvez me demander : « Mais qu'est-ce que cela a à voir avec la loi en Thaïlande ? Carlo est devenu fou ? » Mais si vous y réfléchissez bien, vous verrez que c'est bien l'essentiel de notre histoire d’aujourd’hui : les gens n'aiment rien prêter à quelqu'un qui n'a rien. Néanmoins, il semble qu'un point aussi simple s'estompe facilement en Thaïlande. L'amour, les attractions fatales, la pitié, les rêves, la gêne ou simplement l'incapacité de dire « non » pourrait vous mettre un jour en position d'être le créancier malheureux de la dette de quelqu'un.
Postérieurement, que pouvons-nous faire pour nous protéger et récupérer l’argent que nous avons inconsciemment versé à quelqu’un ? Ou mieux : quelles précautions devons-nous prendre avant de donner de l’argent à quelqu’un ?
La première chose à faire est d’établir un contrat de prêt écrit avec l’aide d’un expert.
Dans de telles circonstances, dépenser quelques bahts pour l'assistance d'un avocat compétent vous épargnera beaucoup d'argent et mal à la tête.
La première chose qu’un avocat compétent suggérera, ce sera de demander à l’emprunteur une garantie suffisante.
La loi thaïlandaise nous fournit de nombreuses façons de protéger notre prêt. Analysons donc les trois méthodes les plus importantes pour mettre en sécurité un prêt.
1) Chèques postdatés.
La restitution d'un prêt en Thaïlande peut être légalement garantie avec un chèque postdaté. Vous pouvez mentionner expressément dans le contrat de prêt les détails du chèque qui sera donné en garantie. En cas de non-respect, en d’autres termes, si le chèque se révèle en bois, vous aurez le droit de saisir les biens du délinquant et, surtout, le délinquant fera face à des accusations criminelles… Le coupable risquera la prison ! Et s’il est étranger, la liste noire.
2) Enregistrement d'une hypothèque.
S'il est vrai que les ressortissants étrangers ne peuvent pas acheter de terres à leur nom en Thaïlande, ils peuvent légitimement enregistrer une hypothèque sur toute terre appartenant à une personne thaïlandaise ou à une société. Le coût de l'enregistrement d'une hypothèque est modéré et il habilitera le prêteur à obliger le débiteur d'une hypothèque à le vendre aux enchères publiques en cas de défaillance.
3) Vente avec droit de rachat.
Même s’il n’est pas vraiment orthodoxe et peu commun pour les étrangers, c’est le moyen le plus populaire (et le plus sûr) de garantir une dette en Thaïlande. En d'autres termes, la personne qui obtient un prêt, peut vendre sa propriété avec le droit de la racheter à un prix convenu avec l'acheteur. En cas de défaillance, si l'emprunteur (vendeur) ne remboursait pas l'atterrisseur (acheteur), l'atterrisseur deviendrait automatiquement le nouveau propriétaire du bien, sans qu'il soit nécessaire de poursuivre d'autres actions en justice.
4) Aucune garantie accessoire.
Si vous décidez de concéder généreusement un prêt à une personne sans garantie légale et appropriée, même si vous établissez un contrat écrit et parfait, éventuellement signé du sang du débiteur (!), soyez avisé : vous aurez normalement très peu de chances de récupérer votre argent, surtout si l'emprunteur n'a pas d'actifs enregistrés en son nom propre.
Pour tenter de récupérer votre argent, vous serez obligé de déposer une plainte à la cour civile, de payer un avocat, et des frais obligatoires de 2% au tribunal, sans aucune certitude de pouvoir récupérer votre argent. Et faites attention, car la plupart des emprunteurs «professionnels» insolvables, qu’hélas nous ne pouvons pas définir légalement comme «escrocs» (et les envoyer en prison car l'insolvabilité de la dette est une infraction civile et non pénale), arrive toujours sur une belle moto, pas avec les mains vides… ni sur un Velosolex !